La stimulation nerveuse électrique transcutanée (TENS) est couramment utilisée comme un traitement non pharmacologique dans la prise en charge des lombalgies. C’est une alternative thérapeutique relativement sûre, non invasive et d’utilisation pratique. Ça consiste à envoyer un stimuli électrique aux nerfs sous-jacents à l’aide d’électrodes placées sur la peau à proximité du foyer douloureux. Notre étude a pour objectif d’évaluer l’efficacité des TENS sur notre population de lombalgiques chroniques.

Il s’agit d’une étude rétrospective et descriptive étalée sur une période de 2 ans, nous avons recueilli les données à travers un questionnaire comportant les caractéristiques cliniques, avec une évaluation de la douleur grâce à l’échelle visuelle analogique (EVA) ainsi que de la fonction grâce à l’échelle d’incapacité d’Oswestry avant et après les séances en milieu, en fin de séquence et un mois après la fin des séances. L’indication des TENS a été posée chez les lombalgiques rebelles au traitement médical ou qui possédait une contre indication aux traitements pharmacologiques.

L’étude a inclus 31 femmes et 4 hommes, l’âge moyen était de 60,2 ans. Cliniquement 60 % des patients avaient des lombalgies associées à des radiculalgies et 40 % avaient des lombalgies isolées, ces lombalgies survenaient dans 80 % au repos et dans 20 % étaient mixtes. Les principales étiologies étaient la hernie discale dans 62,8 % des cas suivie du canal lombaire étroit dans 17,1 % cas. Concernant le soulagement de la douleur en milieu de séquence, on note que 48,5 % des patients ont gardé la même intensité de la douleur alors que 51,5 % n’ont senti aucune amélioration. En fin de séquence, 65,5 % avaient une amélioration modérée de la douleur, 20 % avaient une régression presque complète de la douleur et 14,3 % n’ont senti aucune amélioration. Un mois après la fin des séances l’EVA est restée stationnaire dans 54,4 % cas, la douleur a récidivé dans 31,4 % cas et a disparu dans 14,2 % cas. Pour la capacité fonctionnelle en milieu de séquence on note une amélioration de la capacité dans 5 % des cas, stationnaire dans 95 % des cas. En fin de séquence, on a noté une amélioration de la capacité fonctionnelle dans 40 % cas et stationnaire dans 60 % des cas. À un mois post TENS, la capacité fonctionnelle était stationnaire chez 94,2 % des patients avec une amélioration dans 1 cas et une aggravation dans 1 cas également.

L’efficacité de la TENS selon la littérature, évaluée en termes de soulagement de la douleur et d’amélioration de la capacité fonctionnelle reste controversée. Dans notre série, on note une amélioration significative de la douleur chez les lombalgiques traités par TENS et qui reste soutenue chez la moitié des patients après un mois d’arrêt des séances, avec une amélioration de la capacité fonctionnelle dans plus d’un tiers des cas.

L’impact social et économique des lombalgies chroniques est important, particulièrement dans les pays industrialisés, d’où l’intérêt de rechercher un traitement efficace contre les lombalgies. La TENS semble un moyen accessible et efficace sur notre population, mais elle doit être complémentaire aux autres moyens thérapeutiques pour une meilleure prise en charge de nos patients.